Expérimentation animale

Une bouffée d’espoir : un modèle alvéolaire de poumon 3-D inédit qui épargne les animaux

L’organisme scientifique de PETA fournit un financement pour le développement d’un modèle de voies respiratoires inférieures humaines, créé par MatTek Life Sciences.

Paris – Une avancée scientifique qui insuffle de l’espoir : les chercheurs peuvent désormais se procurer le tout premier modèle alvéolaire réalisé à partir de cellules humaines pour étudier les effets de produits chimiques et d’autres substances sur la partie la plus profonde des poumons sans forcer des animaux à les inhaler.

Le PETA International Science Consortium Ltd. a fourni à MatTek Life Sciences un financement pour développer EpiAlveolar – un modèle tridimensionnel composé de cellules humaines des voies respiratoires inférieures (la région alvéolaire). Sur l’un de ses côtés, le tissu peut être exposé au produit testé dans l’air, et de l’autre, il reçoit des nutriments d’un liquide proche du sang – semblable au fonctionnement d’un poumon humain.

EpiAlveolar peut être utilisé pour étudier les effets de l’inhalation de différents types de produits chimiques, de nanomatériaux, d’agents pathogènes, de fumée de cigarette (ou cigarette électronique) et d’autres matériaux respirables, au lieu d’effectuer des tests dans lesquels des animaux sont confinés dans de petits tubes et forcés de les inhaler pendant des heures ou des mois avant d’être tués.

Un rapport décrivant le modèle EpiAlveolar et son application pour tester les effets des nanomatériaux – réalisé à l’Institut Adolphe Merkle de l’Université de Fribourg en Suisse et à l’Université Heriot-Watt en Ecosse – a été publié dans ACS Nano. Le modèle est en cours d’évaluation dans le cadre du projet EU Horizon 2020 PATROLS en tant qu’outil prometteur pour prédire les effets sur la santé d’une exposition à long terme et répétée aux nanomatériaux.

ong terme et répétée aux nanomatériaux.

EpiAlveolar est le dernier exemple en date de la capacité de nouvelles technologies à remplacer les tests sur les animaux et à nous donner une meilleure compréhension du corps humain, explique le Dr Julia Baines, conseillère du Consortium scientifique. Nous sommes fiers de nous être associés à MatTek pour le développement de ce modèle et nous nous réjouissons de sa contribution à la recherche qui sauve des vies.

Une partie de notre mission chez MatTek est d’élargir l’utilisation de méthodes de tests sans animaux grâce au développement de modèles de tissus et de méthodes de test pertinents pour l’humain, déclare Alex Armento, président et directeur de MatTek. Nous sommes heureux d’avoir reçu le soutien du Consortium scientifique pour le développement d’EpiAlveolar et nous nous réjouissons de futures collaborations.

Dans le cadre de sa vaste initiative visant à remplacer les animaux dans les tests de toxicité par inhalation, le Consortium scientifique a également attribué à des chercheurs internationaux des dispositifs d’exposition par inhalation conçus pour être utilisés avec de tels modèles cellulaires.

Le PETA International Science Consortium Ltd. travaille à faire accélérer le développement, la validation et la mise en œuvre de tests sans animaux partout dans le monde. Il a été créé en 2012 pour coordonner l’expertise scientifique et réglementaire de ses membres – PETA France, PETA États-Unis, PETA Royaume-Uni, PETA Australie, PETA Allemagne, PETA Inde, PETA Pays-Bas et PETA Asie. Le Consortium scientifique et ses membres ont fait don de millions d’euros pour aider à réduire et à remplacer l’utilisation des animaux.

Fondée en 1985, MatTek Life Sciences est une société de sciences de la vie in vitro basée dans la région de Boston, aux États-Unis. La société privée est un leader dans la production de tissus humains in vitro tridimensionnels innovants utilisés dans le monde entier pour des tests sans animaux dans les industries cosmétiques, chimiques et pharmaceutiques. En tant qu’expert in vitro, MatTek a élargi sa gamme de produits et services pour inclure des outils de culture à fond de verre de la plus haute qualité, des cellules et supports primaires et des tests sous contrat.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur PISCLtd.org.uk ou MatTek.com

 

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2 millions : c’est le nombre d’animaux concernés chaque année en France par l’expérimentation animale. Ce chiffre passe à 4 millions si on y inclut les animaux transgéniques (créés uniquement à des fins d’expérimentation !), qui ne sont pas comptabilisés en France contrairement aux autres pays.

En 2010, une directive européenne a établi la règle dite « des 3R » :

- Réduire le nombre d’animaux en expérimentation.

- Raffiner la méthodologie utilisée.

- Remplacer chaque fois que cela est possible les modèles animaux « in vivo » par des modèles alternatifs in vitro (comme des cellules-souches) ou in silico.

Cette règle des 3R, a été transposée, en 2013, dans le droit français sous la forme d’un décret comprenant 10 mesures destinées aux organismes publics de recherche. On pourrait croire qu’elle permet une avancée, et que la France s’attache à appliquer la directive européenne. Mais il n’en est rien !

La directive européenne classe également les expériences selon quatre degrés de gravité, en fonction de « la douleur, la souffrance, l’angoisse » générées : les expériences à la gravité dite « légères » (ex : une anesthésie, le confinement de l’animal pendant moins de 24h), « modérées » (ex : greffes d’organes ou implants), « sévères » (ex : chocs électriques, essais de toxicité pouvant entraîner la mort), et « sans réveil » (procédures à l’issue desquelles les animaux anesthésiés ne sont pas réveillés) ;

Notons toutefois que ce degré de gravité ne concerne que l’expérience en elle-même, et fait totalement abstraction de l’état psychique ou physique dans lequel peut se trouver l’animal en amont et en aval de l’expérience.

« Je vous fais part aujourd’hui de mes indignations face aux cruautés infligées à 4 millions d’êtres vivants chaque année et à l’inaction du gouvernement », dénonce le Dr vétérinaire Thierry Bedossa, président d’AVA (Agir pour la Vie Animale), dont la volonté est de faire appliquer la règle des 3R.

Hélas, force est de constater qu’en France, on refuse que les habitudes poussiéreuses des scientifiques soient bouleversées. Preuve en est : en 2017, 3708 projets de recherche nécessitant des animaux ont été soumis aux comités d’éthique. Aucun n’a été refusé. Les contrôles sont quasi-inexistants et les sanctions dérisoires. Autre constat affligeant : le plus grand élevage français de chiens pour les laboratoires a décidé de s’agrandir, passant de 500 à 3600 reproducteurs. Doit-on tolérer cela en 2020 ? Enfin, notons que la France n’investit aucun budget pour promouvoir des méthodes substitutives, tandis que le Royaume-Uni, à titre d’exemple, y a consacré 65 millions de livres ces quinze dernières années.

 

A travers cette pétition, l’association AVA réclame l’application stricte de la loi :

- La réduction drastique du nombre d’animaux utilisés, au profit du développement de méthodes alternatives dès que cela est possible.

- Un meilleur hébergement et une meilleure qualité de vie donnée à chacun des individus utilisés à des fins scientifiques, sous le contrôle d’un comité d’éthique indépendant.

- La réhabilitation des animaux utilisés à l’issue des programmes de recherche : placement dans des structures spécialisées, adoption dans des familles, etc., afin de leur éviter une mort injuste et arbitraire.
13.810 signatures
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Et encore...